Mixité on boards – Continuer à agir après 10 ans d’intervention législative – Une contribution en collaboration avec Women Accelerator- 1-

Dans le cadre des #GED #ESSEC #2023

La montée des femmes dans les conseils d’administration et de direction, espaces de pouvoir, s’accélére, notamment du fait de 2 lois intervenues à 10 ans d’écart: la loi Copé-Zimmerman en 2011 et la loi Rixain en 2021. Une accélération dont il faut cependant examiner les tenants et aboutissants avant de crier victoire.

Lise Bachmann, fondatrice de Women Accelerator a souhaité recueillir mes impressions et en a fait une courte video dialoguée que nous republions ici avant d’émettre quelques commentaires sur la féminisation des boards des grands groupes cotés, à date mars 2023

Il n’y a aucun doute entre l’effet levier des lois dites « quotas » (voir par exemple à ce sujet mon propos sur la loi Rixain) et la nécessité d’apparaitre #WomenFriendly, cela bouge.

Cependant trois éléments (au moins) m’interpellent toujours :

  • 2. L’étude « Pas de coté des dirigeantes » menée en 2021- 2022 a depuis été enrichie d’interviews et d’études complémentaires. L’étude N°2, à paraitre, permet de confirmer entre autres : un désintérêt relatif pour ces postes dits de pouvoir. Si l’on peut en partie attribuer cela au syndrome de l’imposteur chez les plus âgées où 1/3 avancent cette raison, celui-ci semble avoir quasiment disparu chez les plus jeunes qui évoquent: « un désintérêt pour ces postes de pouvoir où il y a des guerres d’égo et un environnement trop politique ». L’alternative positive est une acceptation du mandat mais assortie de conditions : changements conséquents dans les modalités de travail, revendication d’autonomie, moyens alloués en cohérence avec la mission (59%). etc.

  • 3. La revendication essentielle est celle-ci : « Etre dans le FAIRE plutôt que le dire ou paraitre ». Les répondantes semblent agacées du système tel qu’il fonctionne dans les grands groupes. Sont tour à tour égratignés : le temps passé en réunions internes au détriment du temps avec les clients et les équipes ; l’environnement ressenti comme trop politique ; l’épuisement lié à des postes où l’énergie est perdue en politique interne; le refus de reproduire un modèle qu’elles rejettent; le décalage entre le discours et la réalité. Le VERBATIM : « Parce qu’elles n’avaient pas envie de ressembler à l’homme dont elles prendraient la place » nous a paru éclairant.

Il faut réenchanter le pouvoir proposent certains dirigeants, dont les membres du Club des dirigeants de l’Observatoire de la Mixité* , think tank de l’Institut du Capitalisme Responsable.

* L’ObsMix a produit et réactualisé en 2023 un livre vert pour la Mixité comprenant 6 mesures concrètes: https://www.capitalisme-responsable.com/wp-content/uploads/OMix_Livre-Vert_fevrier-2023_DRAFT.pdf

En effet c’est sans doute l’option : changer le système car il est à bout de souffle! Les jeunes les premiers ont fait ce pas de côte. On a mis en RH le phénomène sur le dos de leur inexpérience; mais lorsque des dirigeantes (supposées bonnes èlèves et plutôt dociles) « s’y mettent » et questionnent ou partent et que des « hommes de bonne volonté rejoignent … N’est il pas temps plutôt que d’attendre du capital humain qu’il s’adapte de l’entendre?

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Quota egalite instances de direction