Conceptions de la gouvernance, rôle du Conseil, interpellation de la RSE et effets du devoir de vigilance, trois sujets d’étude parmi nombre de sujets ardus de gouvernance d’entreprise, qui ont été privilégiés au CEDE-ESSEC, car ils sont particulièrement aptes à faire advenir un management « lucide » sur sa pratique acceptant le questionnement.
Avec le soutien d’Hichâm Ben Chaïb
ESSEC RESEARCH CENTER- WORKING PAPER 2201- FEBRUARY 2, 2022
https://hal-essec.archives-ouvertes.fr/hal-03940503
Il suffit de s’arrêter quelques instants sur les grands enjeux du siècle actuel pour constater combien les pratiques en matière de gouvernance d’entreprise ont évolué et ont vocation à continuer à le faire dans les prochaines décennies, questionnées par les investisseurs, la société civile, les activistes et des textes de loi innovants…
Plus aucun manager digne de ce nom ne peut occulter les questions de soutenabilité, qu’elles soient environnementales ou sociales, ou celles d’éthique. Une direction de grand groupe coté ne peut plus se permettre, au cours d’une AG par exemple, d’éluder la problématique de l’empreinte écologique de son activité ou les conditions de travail de ses collaborateurs, ce, où qu’ils se trouvent dans le monde.La pratique du questionnement par les actionnaires demeure un instrument important du « contrôle » qui intervient. Plus aucun président de conseil d’administration ou directeur général ne pourrait désormais se targuer de définir unilatéralement et dans la discrétion du conseil, le montant de ses émoluments. Le say on pay institué, le ratio d’équité décliné créent un cadre de transparence, incitent à la comparaison, etc.
Si elles peuvent être perçues comme une contrainte au pouvoir des dirigeants, ces nouvelles pratiques portent en elles des promesses de création de valeur pour toute la société. Ce déploiement de nouvelles manières de faire n’est toutefois pas uniforme et se matérialise diversement selon le canal utilisé. On peut mettre en exergue 3 canaux: l’un se situe ex ante de la décision, le deuxième ex post et le dernier in situ.
- Le canal ex ante de la décision est essentiellement régi par les codes de gouvernance qui consacrent les pratiques considérées comme éthiques et raisonnables. Une comparaison des codes de gouvernance, internationaux comme nationaux et de leurs approches différentes principalement en France, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni est effectuée avec un focus spécifique sur la bonne gouvernance des instances dirigeantes, la performance financière et sa communication, la performance de la direction et le dialogue actionnarial.
- Pour le canal ex post de la décision managériale, l’interpellation sur la RSE, notamment au cours des AG à la fin des exercices ne cesse d’être mise en avant, valorisée et approfondie. Sont appréhendés les 5 enjeux de RSE : le profit, les parties prenantes, l’impact positif, le rôle de l’analyse et la performance globale, mais aussi les référentiels de RSE.
- Enfin, en matière de décision intervenant au cours de l’exercice, autrement dit in situ de l’action managériale, s’est développé le devoir de vigilance comme facteur de responsabilité, notamment en termes de communication sur les enjeux ESG et les engagements des entreprises. Sont mis en exergue les évolutions du devoir de vigilance, ses enjeux, la gestion des risques qu’il crée et ses limites, sans oublier ses multiples impacts industriels et opérationnels et de compliance. Une perspective sur le devoir de vigilance européen complète l’ensemble.
- Dans la perspective de l’affirmation d’une dimension éthique du business de demain, une attention particulière est rapidement accordée à la raison d’être instituée par la Loi PACTE qui constitue une espérance pour créer de la cohérence
Mots-clés
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#Performancefinancière, #Performancemanagériale, #Dialogueactionnarial, #RSE, #Profit, #Partiesprenantes, #Impact, #Devoirdevigilance, #risques, #Raisondêtre, #LoiPACTE.
Summary: It is enough to pause for a few moments on the major challenges of the current century to see how corporate governance practices are destined to evolve in the coming decades. No true manager can hide questions of sustainability, whether environmental or social, or those of ethics, of which the subjects of concern of all stakeholders in the business are numerous. A management of the CAC 40 as well as the SBF 120 can no longer afford to set aside during an AGM, for example, the issue of the ecological footprint of its activity or the working conditions of its employees, wherever they are in the world. The practice of questioning by shareholders remains an important instrument of this “control”. Nor could any chairman of the board of directors or general manager boast of defining unilaterally, and at the discretion of the board, the amount of his wages, the remuneration committee, and the questions of minority shareholders in general meetings being there to have their say.
The management of the 21st century will therefore be « lucid » about its practice, or it will not
be. However, far from constituting an unpleasant constraint on the room for maneuver of
decision-makers, these new practices on the contrary carry with them promises of additional
value creation for the whole of society. This deployment of new ways of doing things is not
uniform, however, and materializes differently depending on the channel used. We can thus
highlight 3 main channels, one of which is located ex ante of the decision, the second ex post
and the last in situ.
Regarding the channel that is placed ex ante of the decision, before the action is deployed, it is the codes of governance that enshrine the practices considered to be valuable and beneficial regarding the commonly shared ethical goals. Comparisons will therefore be analyzed between international and national codes of governance, but also the different approaches to these codes, mainly in France, the United States, and the United Kingdom, without forgetting questions relating to the good governance of governing bodies, financial performance and its communication, management performance and shareholder dialogue.
For the channel positioning itself ex post of the managerial decision, we find the interpellation on CSR issues, during the General Meetings at the end of the financial years, interpellation which continues to be put forward, favored, and deepened. The issues revolving around corporate social responsibility (CSR), the 5 CSR issues, namely profit, stakeholders, positive impact, the role of analysis and overall performance, but also the CSR benchmarks. Finally, in terms of decision-making during the financial year, in other words in situ of managerial action, a duty of vigilance has developed as a factor of responsibility, particularly in terms of communication on ESG issues and multiple commitments. enterprises. Will therefore be highlighted the developments in an international context of the duty of vigilance, its challenges, its risk management, and its limits, without forgetting its multiple impacts, whether they are limited for the signing of a convention of good conduct and for the publication of the facts, or on the contrary important, in particular the industrial and operational impacts.
Finally, the perspectives of the duty of vigilance, at the French and European level, will also be presented. In the light of these three channels, and always with a view to asserting an ethical dimension of tomorrow’s business, particular attention is paid to the raison d’être, recently instituted by the Loi PACTE, and which constitutes the one of the greatest hopes in this area.