#Autourdu8mars2020- ESSEC: le Gender Day Research – ESSEC 2020 – Etude sur l’homophilie dans la prise de décision financière (ACTE 1)

Mercredi 4 mars dernier se déroulait #Autourdu8mars2020, le Gender Day Research à l’ESSEC, événement proposé depuis 3 ans par les professeurs et le #CERESSEC qui présente des recherches liées à la dimension #GENDER.

La professeure Junko Takagi, responsable de la Chaire Leadership & Diversité était à la manœuvre.

Junko Takagi, responsable de la Chaire LeaderShip & Diversité

Cette fois c’est la prise de décision en finance et les possible différences entre femmes et hommes qui faisait l’objet des travaux. Etudes menées d’ailleurs en groupes mixtes, d’une part par François Longin et Estefania Santacreu-Vasut, d’autre part Radu Vranceanu et Karine Lamiraud.


Le Gender Research est un événement récurrent de l’ESSEC qui autour du 8 mars, entre autres évènements, met un point d’honneur depuis 3 ans à valoriser les recherches académiques menées par le corps professoral.

En 2019, les travaux présentés portaient sur:

  • Masculinities and the Managerial Press – Annick Ancelin-Bourguignon –
  • Women’s underrepresentation at executive levels: Contributing factors from kindergarten through their early careers – Nina Schirrmacher / Fabrice Cavaretta –
  • Gender inequality in the Brazilian labor market – Cristina Terra
  • The gender issue in the context of the whole picture : towards a phenomenology of sexualities – Laurent Bibard

Et en 2018,

  • Le plafond de verre dans la profession d’expert comptable (Anne JENY et Estefania SANTACREU-VASUT) ,
  • Une interpellation sur Quotas on Corporate Boards – A Comparative Study par Junko Takagi,
  • Une réflexion sur les FEMMES et le POUVOIR: TABOU OU NOUVEAU MODELE DE GOUVERNANCE? avec Viviane de Beaufort.

1ère communication : (d’un pur point de vue économique) les professeurs posent cette question : Doit-on avoir plus de femmes dans les boards des entreprises ?

Augmente-t-on réellement le résultat des entreprises lorsque celles-ci ont plus de femmes dans leur comité de direction ?

Le but de l’étude est de vérifier l’hypothèse avancée selon laquelle les hommes prendraient plus de risques que les femmes en matière financière. Résumée avec la formule désormais connue de Christine Lagarde sur la crise de 2008 et les Lehman Sisters.

Afin de vérifier cette hypothèse, une première expérimentation a été réalisée par le professeur Radu Vranceanu dans le Lab de l’ESSEC avec des étudiant.e.s volontaires. Les résultats montrent que les groupes mixtes, avec plus de femmes que d’hommes, prennent plus de risques que les autres groupes (groupes de 5 avec 4 femmes et 1 homme) et obtiennent de meilleurs résultats en termes de performance d’entreprise. Par exemple, pour lancer de nouveaux produits et pour investir en R&D, ces groupes mixtes révèlent de bien meilleurs résultats que les autres.

La deuxième étude, menée par les professeur Longin et Estefania Santacreu-Vasut, se concentre sur un autre phénomène: l’homophilie. Il s’agit de la propension à prendre des décisions en fonction des similarités que l’on voit dans les choix que l’on a à notre disposition. La tendance à préférer entretenir des relations avec des personnes qui nous ressemblent. La professeure Viviane de Beaufort nomme ce phénomène le « miroir » (tu me ressembles donc je te fais confiance et je te nomme dans mon équipe).

2ème communication : y a t-il une homophilie dans le milieu de la finance?

Une seconde expérimentation a été réalisée au Lab de l’ESSEC avec de nombreux étudiant.e.s volontaires à un business game permettant de simuler leur choix en entreprise et ainsi vérifier l’hypothèse de l’homophilie dans ce contexte.

François Longin, professeur à l’ESSEC et spécialiste en finance.
Estefania Santacreu-Vasut, Professeur à l’ESSEC

Lorsqu’une femme devient CEO d’une grande entreprise, les cadres (hommes et femmes) sont-ils plus à même d’acheter ou de vendre leurs actions ? Les résultats sont révélateurs : L’homophilie se voit bien plus chez les hommes que chez les femmes, mais est présente dans les deux cas !

Après la nomination d’un homme en tant que CEO, 63% des hommes achètent des actions contre 33% des femmes.
Mais lors de la nomination d’une femme, seuls 55% des femmes achètent des actions contre 27% des hommes.

Cette étude met en exergue le cercle vicieux qui peut exister : si la nomination de femmes en tant que CEO peut être un vecteur de baisse des marchés, il est alors plus dur pour entreprise de prendre une telle décision… Une des solutions préconisée serait alors celle de quotas permettant de réguler ces inégalités. Cette session très enrichissante a été conclue par le professeur Longin, affirmant que le biais de genre (contre les femmes CEOs) pouvait être contré en augmentant la diversité des genres dans l’industrie de la finance. Une prise de conscience est en marche !

Ainsi ~#Autourdu8mars avec le Gende Day research crée une occasion assez rare celle d’une communication la plus pédagogique possible puisqu’elle s’adresse à tous et toutes : professeur.es, etudiant.es et collaborateurs.trices sur des recherches académiques en droit ou en économétrie ou RH ou mangement ou philosophie et en anglais ou français. Le sujet du « genre » rapproche à l’ESSEC.