Evenement 2 et 3 juillet Jeune Afrique et ESSEC

 

Partage d’expériences, cooptation au sein des conseils d’administration, renseignements sur les opportunités d’affaires… Autant d’informations qui passent généralement par les réseaux formels ou personnels des dirigeants. Or, relève SandraSancier-Sultan, associée senior chez McKinsey et coauteur du rapport Women Matter, « différentes études ont montré qu’on va plus facilement vers des gens qui nous ressemblent, et que les femmes, minoritaires dans les fonctions dirigeantes, ont souvent plus de freins que les hommes à l’idée de solliciter d’éventuels partenaires ou mentors ». Invitée à l’occasion du Forum Women in Business,

organisé à Paris, les 2 et 3 juillet, par Jeune Afrique Media Group (JAMG) en partenariat avec l’OIF et l’ESSEC Business School, la consultante a partagé les conclusions de ses travaux devant 150 dirigeantes venues de tout le continent. Appelé à devenir annuel, cet événement matérialise l’engagement de JAMG pour la féminisation des milieux des affaires (lire notre tribune p. 60). Une démarche dont l’origine remonte au lancement du Africa CEO Forum, devenu en quelques années le plus important rendez-vous du secteur privé africain. Lors des premières éditions, les femmes y étaient rares, très rares même. Obstacles et freins psychologiques « Dès 2015, nous avons fait évoluer le programme de la conférence en consacrant des panels et des workshops à ces questions, ce qui a fait passer la part de participantes de 13 % à 20 %. Nous avons aussi imposé qu’il y ait systématiquement au moins une femme parmi les panélistes. Mais il faut aller plus loin », explique Amir Ben Yahmed, directeur général de Jeune Afrique Media Group et président du Africa CEO Forum. C’est pour cela que lors du Forum Women in Business, ont été créés six cercles d’influence féminins régionaux couvrant toute l’Afrique et l’international, à travers le réseau Women In Business Network (lire

ci-contre). Durant l’événement, entre conférences, ateliers et rencontres Informelles, des entrepreneuses comme Anta Babacar Ngom, directrice générale de Sedima au Sénégal, Ibukun Awosika, présidente de First Bank Nigeria, ou encore Oluwatoyin Sanni, qui « voulait être directrice générale à 37 ans » et a effectivement pris la tête de United Capital Pic au moment voulu, ont fait part à l’assistance des obstacles qu’elles ont rencontrés et de la façon dont elles s’y sont prises pour les franchir. « J’ai mis du temps pour réussir, mais lors des phases de découragement je suis toujours repartie de l’avant en me disant que mon échec serait celui de toutes les femmes africaines », apar exemple confié Daphne Mashile-Nkosi, présidente exécutive de l’entreprise minière sud-africaine Kalagadi Manganese. Pour Viviane de Beaufort, professeure et chercheuse à l’ESSEC Business School, c’est le moment d’agir : « En France, la loi Copé-Zimmermann oblige déjà les entreprises qui emploient plus de 500 salariés à compter au moins 40 % de femmes (ou d’hommes) dans leur conseil d’administration et va bientôt concerner les entreprises de plus de 250 salariés. Au Royaume-Uni, ils ont préféré une politique incitative à l’imposition de quotas, mais la même dynamique se met en place. Il y a là une occasion à saisir car toutes ces sociétés, en Europe mais aussi dans leurs filiales en Afrique et ailleurs, vont rechercher des candidatures féminines, et de préférence internationales, susceptibles de rejoindre leur board. À vous de dépasser les freins psychologiques, de vous faire connaître et de bien préparer votre candidature », a-t-elle expliqué, avant que Marlyn Mouliom-Roosalem et Françoise Remarck-Le Guennou – qui ont rejoint, pour la première, le conseil d’administration d’Afriland First Bank

1.Jean-Paul Agon, PDG de. L’Oréal 2. ipeg.àdr. Oluwatoyin Sarini, ex-PDG United Capital ; Anta BabacarNgom, DGdeSedima Group; Elisabeth Medou Badang, vice-présidente principale Afrique ô Océan Indien d’Orange ; LuCy Quist,fondatrice de QuistBlue Diamond ; Françoise RemarcItLe Guennou, PCA de Canal+ Côte d’Ivoire ; Daphne Mashile-Nkosi, présidente exécutive Kalagadi Manganèse) 3. IbukunAwosika, présidente de First Bank Nigeria 4. Martine Coffi-Studer, PCA de Bolloré Africa Logistics Côte d’Ivoire 5. Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie et, pour la seconde, celui de Bicici (fili aie de la BNP Paribas) et de Canal+ Côte d’Ivoire, qu’elle préside – n’apportent des témoignages en ce sens.Et si les pays africains n’ont pas encore pris de telles initiatives, les leaders qui participaient à la conférence se sont engagées à oeuvrer en ce sens, à l’image de Rebecca Enonchong, PDG et fondatrice d’Appstech, au Cameroun, qui a fait part de sa hâte « de n’être plus la seule femme au sein de [son] propre conseil d’administration ». Cette dynamique rejoint un autre projet lancé par Jeune Afrique Media Group lors du dernier Africa CEO Forum, les 26 et 27 mars à Abidjan : Women on Board. « Il s’agit d’une démarche de mise en relation qui consiste à rapprocher les entreprises cherchant à ouvrir leur conseil d’administration et des femmes désireuses d’apporter leur expertise », explique Yves Biyah, directeur général adjoint de Jeune Afrique Media Group chargé du développement. DOSIX RESEAUX REGIONAUX Les six clusters du Women in Business Network, officiellement lancés à la fin de la conférence, fonctionneront de manière autonome. Chaque entité, bénévolement animée par un binôme de femmes d’affaires, devra choisir un objectif concret sur lequel travailler (mentoring, création d’un fonds d’investissement.lobbying sur les questions de mixité…). Pour Yves Biyah, directeur général adjoint de Jeune Afrique Media Croup chargé du développement, cette organisation « consacrée au secteur privé et apolitique » vient « en complément des initiatives qui existent déjà à des niveaux nationaux ».

Source Jeunes Afrique